En Belgique, le procès d’Emmanuel Nkunduwimye, alias Bomboko, un Rwandais de 65 ans accusé de crimes de génocide, touche à sa fin. Lors de l’audience de lundi, la cour d’assises a entamé la dernière semaine du procès en donnant la parole finale aux représentants des victimes et aux demandeurs de réparation.
Selon des informations fournies par la BBC, tous ont demandé que l’accusé soit sévèrement puni afin de dissuader les crimes de génocide dans le monde.
Pendant cinq heures de plaidoiries, trois avocats, représentant les victimes et les demandeurs de réparation, ont tous demandé à la cour, d’infliger une peine exemplaire à l’accusé. Bien qu’ils n’aient pas explicitement réclamé une peine précise, ils ont appelé les jurés à rendre justice aux familles endeuillées.
Maître Alexis Deswaef, un avocat belge, a été le premier à plaider au nom des parties civiles présentes et des familles des victimes du génocide.
Durant une heure et demie, Deswaef a supplié les jurés de prendre ce qu’il a qualifié de décision courageuse pour condamner sévèrement Emmanuel Nkunduwimye, alias Bomboko: « Trente ans se sont écoulés depuis le génocide au Rwanda.
Vous avez entendu les témoignages des victimes, vous avez vu devant vous les survivants de ce que cet homme, Bomboko, leur a fait subir.
Il n’y a rien d’autre à faire que de le condamner à une peine à la hauteur de ses actes, car je suis convaincu qu’il a commis des crimes de génocide et vous l’avez vous-mêmes constaté. Prenez une décision courageuse pour soulager les familles des survivants», insiste-t-il.
Après Deswaef, c’est autour de l’avocat burundais, Maître Méthode Ndikumasabo, représentant les survivants. Pendant deux heures, il a lu un plaidoyer détaillé à partir des documents qu’il avait apportés, demandant aux jurés de se montrer dignes dans leur prose de décision.
« Le génocide, dit-il, n’est pas un crime ordinaire, c’est le crime le plus grave de tous… cet homme, Bomboko, est l’un de ceux qui ont dévasté le Rwanda. Vous savez où est sa place, ce n’est pas parmi nous.
Il doit être puni de manière exemplaire car il a été en première ligne pour tuer, piller et violer des femmes durant les trois mois qu’a duré le génocide au Rwanda. Rien ne justifie qu’il échappe à la justice. »
En dernier lieu, Maître André Martin Karongozi un avocat rwandais. D’une voix basse, il a demandé aux jurés de soulager les Rwandais et le monde entier en condamnant sévèrement Emmanuel Nkunduwimye pour donner l’exemple aux autres auteurs de génocide qui se cachent, afin de montrer que personne ne peut échapper à la justice.
Il est prévu que ce jeudi 28 Mai 2024 , le procureur prononcera son réquisitoire final, suivi par les avocats de la défense avant que l’accusé ne s’exprime pour la dernière fois, après quoi le jury délibérera. Le verdict sera connu dans les 24 heures.
L’accusé était présent au tribunal, accompagné de ses avocats. Sa famille était également venue le soutenir. Les familles des survivants ainsi que des experts de la région des Grands Lacs étaient également présents.
Nkunduwimye est accusé de crimes commis à Kigali, où il était un ami proche des dirigeants des Interahamwe (malice rwandaise proche alors du parti au pouvoir MRND), comme Georges Rutaganda. Ce dernier a été condamné à perpétuité par le Tribunal Pénal international pour le Rwanda (TPIR) en 1999 et est décédé en prison à Arusha en 2010.
Nkunduwimye plaide non coupable de toutes les accusations portées contre lui.
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