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France: Hategekimana Philippe Manier condamné à perpétuité en appel

Le 17 décembre 2024, la cour d’appel d’assises de Paris a confirmé la condamnation à perpétuité de Philippe Manier Hategekimana, ancien gendarme rwandais naturalisé français, pour son implication dans le génocide contre les Tutsi en 1994. Reconnu coupable de génocide et de crimes contre l’humanité, cet homme de 67 ans était accusé d’avoir joué un rôle central dans plusieurs massacres perpétrés dans l’actuel District de Nyanza, dans le sud du Rwanda

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Après six semaines et demie de procès, la cour a rendu son verdict après 13 heures de délibérations. Ce jugement confirme la peine prononcée en première instance et suit les réquisitions du Parquet national antiterroriste (Pnat). Philippe Manier, qui a toujours nié les faits, a déclaré être un « homme brisé », affirmant son innocence face aux accusations qui pèsent sur lui. Ses avocats ont annoncé leur intention de se pourvoir en cassation.

Selon le président de la cour, Philippe Manier a joué un rôle « déterminé mais aussi déterminant » dans la mise en œuvre du génocide. « Vous avez été le bras zélé du génocide », a-t-il affirmé, soulignant que ses actions avaient contribué à amplifier l’ampleur des crimes.

Philippe Manier, connu sous le surnom de « Biguma » au moment des faits, était poursuivi pour participation à une association de malfaiteurs en vue de commettre des crimes de génocide et crimes contre l’humanité. Parmi les actes reprochés figurent l’organisation de barrages routiers destinés à identifier et à tuer des civils tutsi, ainsi que la participation à des massacres de grande envergure.

Les événements les plus marquants incluent :

Parmi les événements les plus marquants, on compte les massacres de Nyabubare où plus de 300 personnes ont été assassinées le 23 avril 1994, massacre de Nyamure où des milliers de Tutsi réfugiés ont été tués quatre jours plus tard. Le massacre à l’Institut des sciences agronomiques du Rwanda: des dizaines de milliers de victimes recensées.

Les parties civiles ont exprimé leur satisfaction à l’issue du procès. Alain Gauthier, président du Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR), a salué une décision qui « rend justice aux victimes et établit la vérité judiciaire ». L’association Ibuka, représentée par Me Mathilde Aublé, a mis en avant le « caractère vertigineux » des crimes et leur impact sur l’histoire de l’humanité.

Une affaire emblématique de justice internationale

Cette affaire illustre l’engagement des juridictions françaises à juger les auteurs présumés de crimes de génocide, même naturalisés ou résidant sur le territoire national. Naturalisé français en 2005, Philippe Manier symbolise ces individus ayant échappé à la justice rwandaise avant d’être poursuivis dans leur pays d’accueil.

Le génocide contre les Tutsi au Rwanda a causé la mort de plus d’un million entre avril et juillet 1994. Ce procès s’inscrit dans une volonté de faire face à cette tragédie historique et de rappeler que les responsables de tels crimes doivent répondre de leurs actes, quel que soit le temps écoulé.

iriba.news@gmail.com

 

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